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Le problème des dates de torréfaction du café

L’importance de la date de torréfaction dans votre expérience café est souvent sous-estimée. Cet article se penche sur les réglementations concernant l’étiquetage et leur signification pour vous, en tant que consommateur avisé. Découvrez comment la fraîcheur des grains influence les arômes et le goût de votre café, ainsi que l’importance cruciale d’être attentif à cette date pour maximiser le plaisir de chaque tasse. Ne laissez pas le hasard guider vos choix ; engagez-vous dans notre analyse approfondie sur ce sujet fondamental pour tous les amateurs de café.

Quand j’achète mon café en grains, je me pose toujours la question : « Quand a-t-il été torréfié ? ». Je regarde le paquet, je le tourne dans tous les sens et je constate que ce n’est, en général, pas indiqué. Pourtant, peu importe la date de conditionnement, de consommation ou même la date de fondation de la marque : le plus important reste la date de torréfaction, véritable point de départ de la fraîcheur du café.

Alors que dit la loi afin de protéger le consommateur ? Cette réglementation est-elle réellement respectée par les vendeurs ?

Le café est un produit sec. Bien conditionné, il peut se conserver des années sans danger pour la santé. Mais la qualité gustative du grain – arômes, créma, texture – s’altère très rapidement après la torréfaction.

En réalité, il faudrait que l’étiquetage indique à minima la date de torréfaction. Car dès les premières semaines, le café perd de son intensité aromatique, et le plaisir en tasse diminue fortement. Pour un café haut de gamme vendu plusieurs mois après torréfaction, la déception est assurée.

Selon la réglementation, il existe deux types de dates obligatoires selon la catégorie des produits :

DLC (date limite de consommation)DDM (date de durabilité minimale)
Concerne les produits très périssables. Leur consommation après cette date présente un risque sanitaire.Mentionnée comme « à consommer de préférence avant le… ». Les produits restent consommables après cette date, mais le fabricant n’est plus tenu de garantir leur qualité. Cela concerne notamment les conserves, les biscuits… et le café.
Exemple de DDM sur un paquet de café
Exemple de DDM observée en supermarché (photo prise le 12 novembre 2021)

Un paquet de café indiquant uniquement une DDM respecte la loi, même sans préciser la torréfaction. Les autres mentions obligatoires se limitent au nom et adresse du vendeur, au poids et au prix. Pour le café vert s’ajoutent le pays d’origine et la variété.

La date de torréfaction n’est donc pas imposée par la loi, ce qui arrange les industriels. Ils peuvent écouler de vieux stocks, voire des crus intéressants mais éventés au moment de la dégustation. Peu importe vos réglages de mouture, de quantité ou de température : le résultat sera décevant, car le grain a perdu sa fraîcheur.

Deux solutions principales existent :

  1. Torréfier soi-même : il est possible d’investir dans une machine dédiée, performante mais coûteuse (environ 1000 € ou plus). Cela demande passion, temps et expérience.

  2. Privilégier un torréfacteur local : si vous avez la chance d’en avoir un près de chez vous, c’est l’assurance d’obtenir un café fraîchement torréfié. N’hésitez pas à demander directement « Quand avez-vous torréfié ce lot ? ».
    Si le vendeur paraît évasif, changez d’adresse : ce n’est pas un vrai torréfacteur.

Date de torréfaction Starbucks
Exemple : chez Starbucks, une mention 'production' (29/09/2021) supposée correspondre à la torréfaction

Mais tout le monde n’a pas un torréfacteur de proximité. Les grandes marques, en supermarché, se contentent souvent de la mention « à consommer de préférence avant le… », totalement insuffisante pour un produit aussi fragile que le café.

Parmi les rares exceptions, Starbucks indique deux dates : la « production » (qui correspondrait à la torréfaction + conditionnement) et la « best before » (DDM). On trouve ainsi des paquets mis en rayon entre 2 et 6 mois après torréfaction.

Certaines autres marques vont encore plus loin, affichant des DDM d’un ou deux ans. C’est légal, mais totalement incohérent avec la réalité sensorielle du café.

La DDM protège le consommateur sur certains produits stables (conserves, biscuits), mais elle est inutile pour le café. Dès sa mise en vente, la qualité peut déjà être altérée sans que le consommateur en soit informé.

Une solution simple et transparente serait d’imposer l’indication de la date de torréfaction sur tous les paquets. Cela protégerait les amateurs de café contre les dérives de certaines marques et garantirait une expérience gustative optimale.

Avertissement
Le café est un produit vivant : au-delà de quelques semaines, ses arômes disparaissent irrémédiablement. Exigez toujours la date de torréfaction si vous voulez profiter pleinement de chaque tasse.