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Le kopi luwak : son histoire, sa rareté et ses enjeux éthiques

Découvrez l’univers fascinant du kopi luwak, un café exceptionnel reconnu pour sa rareté et son prix élevé, né d’un processus unique où les grains sont digérés par la civette asiatique. Cette spécialité a profondément marqué les habitudes de consommation de café en Indonésie, tout en soulevant de sérieuses préoccupations éthiques.
Entre arômes chocolatés, texture soyeuse et exclusivité, plongez dans la découverte de cette boisson singulière qui fascine les passionnés de café à travers le monde.

Produit principalement en Indonésie, le kopi luwak est considéré comme l’un des cafés les plus chers et les plus rares au monde. Sa singularité vient du fait que les cerises du caféier sont mangées par la civette asiatique (Paradoxurus hermaphroditus).
L’animal digère uniquement la pulpe du fruit, laissant intact le grain de café.
Pendant la digestion, les acides et enzymes de l’estomac fermentent les grains, leur conférant un goût unique, décrit comme lisse, chocolaté et sans amertume marquée.

Civette asiatique Paradoxurus hermaphroditus
Paradoxurus hermaphroditus — la civette à l'origine du kopi luwak

Info
L’histoire du kopi luwak remonte au début du XVIIIe siècle et illustre un mélange d’astuce, de curiosité et de contraintes coloniales.

À l’époque, les Néerlandais introduisent le café dans leurs colonies des Indes orientales.
Entre 1830 et 1870, sous le système du Cultuurstelsel, il était interdit aux indigènes et employés de cueillir du café pour leur propre consommation.

Politique agricole du Cultuurstelsel
Le Cultuurstelsel, politique agricole néerlandaise imposée aux Indes orientales

Malgré ces interdits, les habitants locaux observent que les civettes mangent les cerises de caféier puis rejettent les grains intacts dans leurs excréments.
Ils commencent alors à récupérer, laver et torréfier ces grains.
Le résultat surprend : un café d’une douceur exceptionnelle. Rapidement, les propriétaires de plantations en deviennent friands, contribuant à la notoriété et au prix élevé du kopi luwak dès cette époque.

Structure d'une cerise de café
Schéma d'une cerise de caféier

Aujourd’hui, la demande mondiale de kopi luwak explose, mais l’offre reste limitée.
Si certains producteurs récoltent encore les excréments de civettes sauvages, d’autres capturent et élèvent les animaux en captivité, souvent dans des conditions assimilables à un gavage forcé.

Civette en cage
Civette en captivité pour la production de kopi luwak
Avertissement
Ces pratiques sont fortement critiquées par les défenseurs des animaux, qui dénoncent la souffrance des civettes et l’impact négatif sur la biodiversité.

De plus, l’absence de réglementation claire ouvre la porte aux fraudes :

  • Cafés contrefaits vendus comme kopi luwak authentique
  • Mélanges avec des grains de qualité inférieure
  • Tromperies sur l’origine

Des enquêtes, comme celle du New York Times, ont révélé l’ampleur de ces pratiques.


Face à la diminution de la population de civettes et aux problèmes éthiques, des chercheurs ont tenté de reproduire artificiellement le processus par traitement enzymatique et acide.

L’entreprise “Coffee Primero” commercialise aujourd’hui une imitation à prix compétitif.
Bien que cette méthode ne reproduise pas parfaitement l’original, elle constitue une alternative plus respectueuse de l’animal et de l’environnement.

Astuces
Si vous souhaitez découvrir le goût du kopi luwak sans cautionner les élevages intensifs, ces alternatives sont à privilégier.

  • Kopi luwak : café rare, cher et issu d’un processus naturel unique
  • Goût : lisse, chocolaté, peu amer
  • Problèmes éthiques liés à la captivité et au gavage des civettes
  • Risque de fraude sur le marché
  • Alternatives éthiques disponibles grâce à la recherche

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